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Les fiançailles du Haut Bugey.

LES FIANCAILLES DU HAUT-BUGEY

(texte recueilli par Germain FOREST )

Après notre étude statistique réalisée d’après les registres paroissiaux de 1687 à 1750, il nous a paru intéressant de publier, pour illustrer cette étude, un article intitulé « LES FIANCAILLES DU HAUT-BUGEY », afin de « sortir » de la froideur des statistiques.

Lorsqu’un évènement heureux était attendu, les nouveaux mariés se mettaient en quête d’une marraine et d’un parrain.
Pour les deux premiers enfants, comme dans toute la France, et contrairement aux désirs de la liturgie catholique, les plus proches parents étaient sollicités.
Pour les autres enfants, ils s’adressaient aux amis et ces parrainages sont à l’origine de quelques mariages précédemment souhaités.
En ouvrant les registres paroissiaux d’OYONNAX de 1700 à 1750, nous constatons que les personnes de la meilleure société acceptaient volontiers de tenir sur les fonts baptismaux les enfants nés dans des familles nécessiteuses.

Parrain et marraine jetaient aux enfants qui suivaient le cortège des noix et noisettes, des morceaux de sucre, et, en dernier lieu, des dragées.
Lorsqu’ils étaient de bonne condition, des spécialistes de l’aumône tiraient des coups de pistolet en signe de réjouissance afin de recevoir des étrennes.
La mère de l’enfant recevait du parrain du miel et vin vieux, plus tard, un pain de sucre, afin de rétablir la santé.
La marraine donnait généralement une robe.

Comme aux noces, le festin de baptême durait généralement deux jours, car on ne « rechagnait » pas  (on mangeait, le deuxième jour, les restes de la veille).

Les jeunes gens préféraient les maisons où se trouvaient les jeunes filles.
Et c’était une forme de sagesse, car ces réunions ont préparé de nombreuses alliances très saines, très raisonnées,
entre gens qui avaient appris à se connaître et à s’estimer.

A OYONNAX, les exigences étaient comme-ci: le promis devait savoir labourer et semer mais surtout faire les peignes.
Les fiancés, le dimanche, allaient chez les parents et les amis et leur offraient des prises de tabac.
En retour, on offrait à la promise des noisettes, de l’eau de noix ou un vin chaud sucré; plus tard vinrent les dragées.
Les unions, même dans les familles les plus modestes, faisaient l’objet d’un contrat de mariage.
On chantait beaucoup pour les noces et, après le repas, invités, mariés en tête, précédés d’un joueur de violon ou de clarinette, parcouraient le village, chantant des airs de circonstance.
Après chaque couplet, les époux conservaient leur dignité dans le silence, les invités et curieux criaient de joie.

Certains mariages n’allaient pas sans bruit.
En effet, lorsqu’un veuf épousait une jeune fille, s’il n’avait eu soin d’acheter le silence des habitants par une libation ou par un repas, il était gratifié d’un charivaris devant sa future demeure.
Si le futur époux était étranger au village, les jeunes gens, le jour du mariage, devant la maison commune (mairie), barraient la route avec un ruban et présentaient aux époux des fleurs ou un don de bienvenue.
En retour, le fiancé devait payer à boire ou à manger.